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Le Fil d'Ariane
13 septembre 2004

Le fameux week-end pluvieux ...

 
PS : Pour celles qui se demandent, et alors, ce fameux week-end pluvieux ?...
 
 
Eh, ben, j'avoue...
 
 
J'ai sacrifié le tricot pour ma passion de la voile au large de Ouistreham.
 
C'était un délicieux samedi. Nous étions 3 à bord du "St Jacques" : moi, mon pirate et son père. En pleine mer, nous profitions d'un soleil magnifique... Mais voilà, nous recevons un avis spécial de Météo France et nous nous dépêchons de rentrer à bon port (l'adjectif ici est très très important). Nous étions presque à portée du port et nous allions nous mettre à l'abri. Le ciel à l'horizon s'était noirci comme si la nuit allait tomber (impressionnant !). Malheureusement, nous nous sommes faits avoir par la sortie du ferry au moment où nous louvoyions dans l'étroit chenal. Bref, nous avons perdu un temps précieux pour nous écarter pour laisser passer le monstre...
A 30 min près, sans ce ferry pour nous bloquer la route, nous serions à l'abri ....
 
A la deuxième tentative de remonter le chenal ... vlan, la tempête est arrivée... Notre bateau a manqué se coucher sous la violence du choc du vent force 8-9 que je qualifie d'affreusement glaçant et terrifiant... Heureusement que nous avions déjà rentré foc et voile, nous étions en pleine manoeuvre sur le pont quand le vent nous est tombé dessus. Pendant 5 minutes, il y avait un mur de vent et d'écume tout autour du voilier.  Le vacrame était indescriptible, la visibilité complètement réduite : on ne voyait plus la côte ...Quant à l'écume, elle était projectée à la figure comme de la grêle. Notre petit voilier a beaucoup peiné contre le vent, avec son petit moteur... 5 minutes, 5 interminables minutes.... Juste 5 min. Nous étions presque à la limite d'être en difficulté...
 
Quand ce coup de tabac est passé aussi vite qu'il est arrivé, nous étions complètement douchés, essorés, ratatinés, récurés, haletants, tétanisés et tout aussi ahuris. Nous avons enfin repris la route du port.... Ah ces terribles 5 minutes ... Ce soir là, je me suis soulée au porto, j'en avais vraiment besoin pour réchauffer mes nerfs frigorifiés ;-))
 
C'était la pire tempête-minute que je n'ai jamais essuyée dans ma vie de marin d'eau douce ... heureusement que cela n'a duré que peu de temps.
 
Un poème de Victor Hugo bien dramatique pour commémorer cette inoubliable sortie :
 
Tempête en mer
 
Comme il pleut ce soir,
N'est-ce pas mon hôte ?
Là-bas à la côte,
Le ciel est bien noir,
La mer est bien haute !
On dirait l'hiver ;
Parfois on s'y trompe...
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.
Oh ! marins perdus
Au, loin dans cette ombre
Sur la nef qui sombre
Que de bras tendus
Vers la terre sombre !
Pas d'ancre de fer
Que le flot ne rompe.
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe !
 
Victor HUGO
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Commentaires
K
Eh ben dis donc... La voile, c'est plus risqué que le tricot! Heureusement que vous vous en êtes sortis indemnes! Quelle frousse...
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